Des champs aux colonies : comment les incendies sont utilisés pour imposer un changement démographique en Al-Ahwaz ?

Le département de l’environnement d’Al-Ahwaz a révélé des chiffres alarmants concernant l’ampleur des incendies qui ont ravagé de vastes zones de l’État arabe occupé d’Al-Ahwaz au cours de l’année écoulée.

Ces révélations interviennent alors que les avertissements se multiplient sur le lien entre ces catastrophes environnementales et les politiques de changement démographique menées par les autorités d’occupation iraniennes.

76 incendies en un an… et 21 en seulement trois mois
Selon le rapport environnemental officiel, l’année 2024 a enregistré 76 incendies ayant détruit près de 1 510 hectares de terres, principalement dans des zones agricoles et naturelles situées autour des centres urbains d’Al-Ahwaz.

En outre, 21 incendies supplémentaires ont été signalés au cours du premier trimestre de 2025, dévastant environ 241 hectares.

Les données indiquent que nombre de ces incendies sont déclenchés intentionnellement, notamment dans les champs proches des zones humides ou classés comme réserves naturelles, ce qui renforce les accusations récurrentes sur l’usage de ces désastres comme outil de reconfiguration du territoire au profit de projets de colonisation perse à Al-Ahwaz.

Un environnement unique… menacé d’effacement
Al-Ahwaz est l’une des régions les plus riches en biodiversité de la zone, avec, selon les classifications officielles, 4 zones écologiques gérées, 3 parcs nationaux, 3 réserves naturelles, un site naturel national, 10 zones protégées, 6 zones d’interdiction de chasse et 6 zones humides d’importance vitale. Ce patrimoine fait de la région une cible stratégique dans le conflit environnemental et politique avec l’occupation iranienne.

L’environnement au service du “changement démographique” ?
Des militants écologistes et défenseurs des droits humains estiment que la destruction de l’environnement à Al-Ahwaz ne résulte pas seulement de négligence ou d’une mauvaise gestion, mais fait partie d’une politique délibérée visant à vider la région de ses habitants autochtones ahwazis pour faciliter l’installation de colons perses dans de nouvelles zones.

Des rapports de terrain font état d’opérations de nivellement et de “récupération” suspectes après les incendies, aboutissant à la transformation des terres brûlées en projets urbains ou industriels destinés à de nouveaux colons, ce qui accélère la mise en œuvre du plan de persanisation et de changement démographique.

Appels à la mobilisation
Face à cette détérioration rapide, des militants ahwazis et des organisations écologiques appellent à une mobilisation urgente, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur d’Al-Ahwaz, pour arrêter les projets de l’occupation iranienne et mettre fin à la destruction des ressources environnementales ahwazies. Ils demandent la formation d’une commission d’enquête indépendante sur les causes répétées des incendies, l’inscription des zones humides d’Al-Ahwaz dans la Convention de Ramsar, ainsi qu’une pression internationale sur Téhéran pour qu’elle respecte la biodiversité et protège les communautés autochtones.

Les experts alertent que la poursuite de ces catastrophes entraînera la perte d’une des plus précieuses richesses écologiques et économiques d’Al-Ahwaz, aggravant les crises sanitaires et sociales liées à la pollution de l’air, au manque d’eau et à l’exode des habitants.

Les données montrent clairement que l’environnement d’Al-Ahwaz est confronté à une double menace : une catastrophe écologique due aux incendies, et une catastrophe démographique due aux politiques délibérées qui les suivent. En l’absence d’un contrôle international efficace, ces politiques continuent de transformer cette terre riche en vie… en un terrain vide au profit d’un projet colonial rejeté.