Pollution et destruction : Les zones humides d’Ahwaz, une dévastation systématique par l’occupation iranienne
Les zones humides du pays arabe d’Ahwaz figurent parmi les régions écologiques les plus importantes du Golfe arabe et du Moyen-Orient. Elles abritent une grande diversité de plantes et d’animaux et jouent un rôle crucial dans le maintien de l’équilibre environnemental de la région.
Cependant, ces zones ont subi une destruction massive ces dernières années sous l’occupation iranienne, entraînant une perte significative de biodiversité et menaçant la sécurité environnementale de la région.
À l’occasion de la Journée mondiale des zones humides, célébrée chaque année le 2 février, avec pour thème cette année « Revitaliser et restaurer les zones humides dégradées », l’importance de ces écosystèmes pour la survie de la vie sur Terre et pour faire face aux effets du changement climatique est mise en lumière.
Le pays arabe d’Ahwaz identifie plusieurs causes de la destruction de ses zones humides, imputées aux politiques de l’occupation iranienne, notamment :
Le changement climatique
Le changement climatique est l’un des principaux facteurs affectant les zones humides d’Ahwaz, entraînant des températures plus élevées et une baisse des précipitations. Cela réduit le niveau d’eau dans ces zones.
La construction de barrages
Des rapports environnementaux avertissent que les zones humides et les rivières d’Ahwaz sont menacées par la sécheresse en raison de la pénurie de ressources en eau et de l’augmentation de la salinité. Cela est attribué à la construction du barrage de « Jamshir » sur les rivières d’Ahwaz, destiné à détourner l’eau vers les territoires persans. Selon des études géologiques récentes, 60 % du lit du lac de ce barrage est exposé à la salinité, et des affleurements salins ont été découverts près des rivières d’Ahwaz autour de ce barrage.
La déforestation et l’urbanisation
Dans la ville d’Izeh, un projet persan vise à transformer les zones humides et les forêts en terres résidentielles pour y installer des colons persans. Izeh, située le long de la chaîne de montagnes Zagros dans le nord-est d’Ahwaz, reçoit en moyenne plus de 200 mm de précipitations annuelles. Les politiques de l’occupation iranienne, qui incluent la construction massive de barrages et l’exploitation intensive des eaux souterraines, ont atteint leur apogée ces trois dernières décennies, entraînant l’épuisement des ressources en eau.
Pollution industrielle
Les projets industriels constituent une autre cause majeure de la destruction des zones humides d’Ahwaz. La construction d’usines dans ces zones provoque la pollution de l’eau et des sols. Ces zones humides, qui servent de refuge à une grande diversité d’espèces marines et d’oiseaux migrateurs, sont gravement menacées par le déversement incontrôlé de déchets industriels et agricoles, entraînant une perte de biodiversité.
Conséquences écologiques et sociales
- Perte de biodiversité : La destruction des zones humides d’Ahwaz a entraîné la disparition de nombreuses espèces de plantes et d’animaux, réduisant ainsi la biodiversité locale.
- Insécurité alimentaire : Les zones humides jouent un rôle crucial dans la sécurité alimentaire, en tant qu’habitat pour diverses espèces de poissons et d’animaux consommés par la population. Leur destruction menace directement cette sécurité.
- Vulnérabilité accrue aux catastrophes naturelles : Les zones humides servent de barrière naturelle contre les inondations et autres catastrophes. Leur destruction rend les communautés locales plus vulnérables.
Parmi les zones humides emblématiques d’Ahwaz :
- La zone humide de Falahiyah : Située à 100 km au sud d’Ahwaz, cette zone humide s’étend sur 4 000 km² et est alimentée par le fleuve Jarrahi, les pluies d’hiver et les marées du Golfe arabe.
- Le lac Bamdaj : D’une superficie d’environ 40 km², il se trouve à 40 km au nord d’Ahwaz entre les fleuves Karkheh et Dez.
- Le Hawr al-Azim (Hoor al-Hawizeh) : Cette vaste zone humide, située à l’ouest d’Ahwaz près de la frontière irako-iranienne, s’étend sur 4 500 à 5 600 km² et est alimentée par le Karkheh et des affluents du Tigre.
Selon Ali Mohammad Shaari, vice-président de l’Organisation de l’environnement, 500 000 hectares de zones humides à Ahwaz ont complètement disparu, ce qui constitue la principale cause des tempêtes de sable dans la région.
La dégradation des zones humides et des rivières à Ahwaz a modifié le paysage régional de manière plus profonde que la guerre irako-iranienne, transformant des terres agricoles fertiles en déserts arides ou en marécages saisonniers.
Cette situation critique nécessite des études et recherches approfondies pour évaluer et comprendre l’impact environnemental et social de cette destruction, afin d’adopter des mesures urgentes pour protéger ce patrimoine naturel vital.