Les enfants d’Ahwaz: affamés, affectés et forcés de travailler
L’Ahwaz a été sévèrement touchée depuis la prise de contrôle par l’occupation iranienne, abritant des millions d’Ahwaziens. Ceux-ci font face à une discrimination systématique, vivant sous le seuil de pauvreté sans accès adéquat aux soins de santé ou à l’eau potable.
À la fin des années 80, le peuple Ahwazien a été déplacé en masse à cause de la guerre entre l’Iran et l’Irak, se retrouvant confiné dans des quartiers délabrés à la marge de la société iranienne.
Malgré le fait que la région d’Ahwaz produit environ 70% du pétrole brut iranien et contient la majorité des champs pétrolifères du pays, contribuant ainsi à la majorité des revenus iraniens, elle souffre toujours d’un taux de chômage élevé.
Cette marginalisation systématique pratiquée par Téhéran, combinée à des taux de chômage élevés, renforce ce cycle vicieux de pauvreté qui conduit souvent à un résultat tragique mais prévisible : le travail des enfants.
Il devient courant pour les enfants d’abandonner leur éducation pour chercher des emplois rémunérés afin de soutenir leurs familles, ou, dans de nombreux cas, pour trouver des moyens de subvenir à leurs propres besoins de base.
La plupart des enfants d’Ahwaz vivant dans ces zones défavorisées se retrouvent incapables d’avoir des conditions de vie même approximativement normales.
Les enfants d’Ahwaz se voient forcés d’arrêter leurs études et de travailler, souvent avant même d’atteindre le niveau d’éducation secondaire, et généralement avant même d’avoir appris à lire ou à écrire, engendrant un sentiment d’impuissance acquise et une prophétie auto-réalisatrice qui les rend craintifs face aux autorités.
Certains enfants d’Ahwaz sont contraints de fouiller les déchets industriels à la recherche de matériaux recyclables comme le plastique et le verre, qu’ils vendent ensuite à des usines de recyclage.
D’autres enfants vendent de l’eau, la transportant sur de longues distances à la recherche de clients, et certains s’associent à des vendeurs ambulants pour vendre des fleurs à côté des feux de circulation souvent bondés ou dans les cimetières locaux, ou proposent de laver les pare-brise des voitures.
Il est difficile de déterminer le nombre exact d’enfants forcés de travailler, car les autorités ou les organisations caritatives gouvernementales ne publient pas de statistiques, et ces organisations ne surveillent que les enfants qui sont enregistrés auprès d’elles.
Les auteurs de cet article ont récemment rencontré des militants des droits humains d’Ahwaz spécialisés dans les problématiques liées au travail des enfants.
Ces militants, qui ont choisi les pseudonymes “Ahmad” et “Adel” pour documenter leurs rencontres avec les enfants travailleurs au cours des derniers mois, sont restés anonymes car les groupes de défense des droits civils à Ahwaz sont interdits et les personnes exprimant leur opposition au traitement cruel infligé à ce groupe minoritaire d’Ahwaziens sont ciblées par les autorités.
Leur rencontre avec Ahmad et Adel dessine un tableau déchirant de la maltraitance et de la souffrance humaine que subissent ces enfants, représentant seulement une petite fraction des centaines d’enfants travailleurs à Ahwaz.
Ahmad a interviewé des enfants travailleurs dans l’un des quartiers les plus pauvres et les plus densément peuplés de la périphérie de la ville d’Ahwaz, partageant des histoires de désespoir et de pauvreté extrême. Ces enfants, dont certains n’ont pas plus de treize ans, travaillent toute la journée dans des conditions dangereuses pour aider à subvenir aux besoins de leurs familles, incarnant des générations vivant dans une pauvreté profonde. Cette situation rend la vision des enfants dans ces circonstances de plus en plus normale et négligée par la plupart des habit