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Journée internationale de la langue maternelle 2025 : Ahwaz, un exemple flagrant de violation des droits linguistiques

 

À l’occasion du 25e anniversaire de la Journée internationale de la langue maternelle, célébrée chaque année le 21 février, le peuple arabe d’Ahwaz continue de subir les formes les plus sévères d’oppression linguistique sous l’occupation iranienne depuis 1925.

Une guerre systématique contre l’identité

Alors que les pays du monde entier célèbrent leurs réalisations en matière de préservation des langues maternelles, les Ahwazis font face à une guerre systématique visant à effacer leur identité arabe par le biais de politiques de “persanisation” forcée, devenues un outil quotidien de répression.

Ahwaz, occupée depuis 1925, représente un exemple flagrant de violations des principes de la Journée internationale de la langue maternelle. Dans cette région, qui abrite entre 10 et 12 millions de citoyens arabes, l’enseignement et l’utilisation de la langue arabe rencontrent des défis uniques.

Des rapports sur les droits de l’homme indiquent que 90 % des enfants ahwazis sont contraints d’abandonner leur langue maternelle dès la troisième année scolaire. Les publications des militants ahwazis sur les réseaux sociaux révèlent des pratiques choquantes, notamment des châtiments corporels sévères infligés aux élèves pour avoir parlé l’arabe à l’école, tandis qu’ils sont obligés de réciter des slogans persans.

Ces politiques d’effacement de l’identité conduisent 62 % des élèves ahwazis à abandonner l’école avant de terminer leurs études secondaires. L’absence d’enseignement officiel de la langue arabe dans les écoles rend difficile pour les élèves arabes de conserver la maîtrise de leur langue maternelle.

De plus, les restrictions sur l’utilisation de l’arabe dans les bureaux gouvernementaux ont engendré des sentiments de discrimination et de mécontentement parmi les Ahwazis.

Créativité sous l’oppression

Malgré ces défis, des efforts sont déployés pour préserver et promouvoir les langues maternelles à Ahwaz. Des militants culturels et linguistiques travaillent à maintenir leur langue vivante à travers des cours de formation, la publication de livres et de magazines, et l’utilisation des réseaux sociaux. En réponse aux restrictions sévères, les Ahwazis ont trouvé des moyens non conventionnels pour protéger leur patrimoine linguistique. Récemment, des “écoles secrètes” ont vu le jour dans des maisons privées, où les enfants reçoivent un enseignement en arabe grâce à des programmes développés localement.

Les rassemblements sociaux sont également devenus des occasions de renforcer l’usage de l’arabe, en ravivant les traditions poétiques et musicales arabes. La campagne #MaLangueMonIdentité, lancée par des militants ahwazis, a attiré plus de deux millions de participants à l’échelle mondiale en 2024, mettant en lumière les crimes de purification linguistique.

Tentatives d’effacement de l’identité

Les tentatives d’effacement de l’identité arabe d’Ahwaz remontent à 1925, lorsque l’occupation iranienne a changé les noms de 78 % des villes historiques. Des documents provenant des Archives nationales d’Iran révèlent un plan systématique qui a commencé par la modification des noms de lieux et s’est terminé par l’interdiction totale des publications en arabe en 1979.

Les Ahwazis souffrent également de la pollution environnementale délibérée causée par les usines pétrochimiques iraniennes, la région enregistrant certains des taux de cancer les plus élevés au monde. Malgré l’intensification des campagnes pour les droits de l’homme, les organisations internationales ignorent délibérément les violations iraniennes en raison d’intérêts géopolitiques.

Ahwaz représente 90 % des ressources pétrolières de l’Iran, ce qui explique le silence médiatique entourant la crise. Des documents divulgués révèlent la coopération de sociétés étrangères avec l’Iran dans l’exploitation des richesses d’Ahwaz, tandis que sa population en est privée.

La souffrance des Arabes ahwazis lors de la Journée internationale de la langue maternelle 2025 constitue un véritable test pour la conscience humaine. Alors que les Émirats arabes unis investissent 500 millions de dollars par an pour protéger la langue arabe, Téhéran continue de dépenser des milliards pour l’éradiquer de ses racines à Ahwaz.

Les organisations de défense des droits de l’homme appellent la communauté internationale à faire pression sur l’Iran pour instaurer l’enseignement de la langue arabe à Ahwaz, mettre fin aux politiques de déplacement forcé et protéger les militants linguistiques.

 

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