Depuis le cœur d’Ahwaz… Premier puits de pétrole au Moyen-Orient.
En 1908, le premier forage pétrolier au Moyen-Orient fut réalisé dans la zone de Naftoon, au cœur de cette cité. Suite à l’annexion perse de l’État d’Ahwaz en 1925 et à la mort du cheikh Khaz’al al-Kaabi en 1936, la société anglo-persane prit en charge les champs pétrolifères de la ville.
Le 28 mai 1901, William Knox D’Arcy, homme d’affaires britannique, obtint la concession pour l’exploration du pétrole iranien. Pour cela, il confia la mission à George Bernard Reynolds, expert en forage pétrolier, et collabora avec la compagnie Sumatra pour explorer les réservoirs souterrains et concevoir les procédures d’extraction du pétrole.
Reynolds prépara un autre site d’exploration à Naftoon, aujourd’hui situé près de Masjed Soleyman.
Deux ans après avoir commencé à forer à Shardin, l’équipe de Reynolds réalisa qu’elle ne pourrait pas atteindre le gisement de pétrole à ce stade.
Le capital de la compagnie, provenant d’Angleterre pour exploiter le pétrole d’Ahwaz, était presque épuisé à cause de la durée des forages. L’investisseur principal, D’Arcy, ayant perdu espoir de trouver du pétrole, envoya un télégramme à Reynolds pour arrêter les opérations.
Cependant, les signes de présence de pétrole, comme un geyser et une mare de goudron, ainsi que les observations d’historiens et d’archéologues signalant l’abondance de pétrole à Naftoon, redonnèrent espoir à Reynolds. Il décida donc de poursuivre les forages.
Wilson était convaincu que les puits d’Ahwaz finiraient par atteindre le pétrole. Il pensait qu’il valait mieux que ce soit les Britanniques plutôt que les concurrents américains ou allemands qui découvrent cet « or noir » au Moyen-Orient.
Un matin, Wilson fut réveillé par le bruit des foreurs. À quatre heures du matin, il vit un spectacle inattendu : le pétrole jaillissait et les ouvriers dansaient et célébraient autour de la plateforme. C’était le début de l’ère pétrolière au Moyen-Orient.
Masjed Soleyman devint le lieu du premier puits de pétrole du Moyen-Orient, produisant à un rythme de 36 000 litres par jour. Ce puits fut plus tard connu sous le nom de « Puits Numéro Un ».
À partir de 1912, avec l’achèvement de l’oléoduc Masjed Soleyman – Abadan, les exportations de pétrole commencèrent. Masjed Soleyman entra dans sa première période de boom pétrolier.
D’ici 1914, 30 puits avaient été forés à Masjed Soleyman, attirant des migrants de diverses tribus. Dans les premiers jours, le nombre de travailleurs locaux était minime, mais en l’espace de deux décennies, ils étaient entre 10 000 et, selon certaines estimations, 20 000.
Avec cette main-d’œuvre abondante et bon marché, l’extraction de pétrole atteignit 43 000 tonnes en 1912, puis augmenta à 4,3 millions de tonnes en 13 ans.