
Bouchar : Les milices des Gardiens de la révolution renforcent leur emprise sécuritaire à l’approche de l’anniversaire de l’occupation d’Ahwaz
Des sources en matière de droits de l’homme ont révélé des changements dans la direction de l’unité de répression des manifestations dans la ville de Bouchar, au sud d’Ahwaz. Le colonel des milices des Gardiens de la révolution, Mehrdad Jamshidi Nejad, a été nommé à la tête de cette unité.
Jamshidi Nejad est une figure bien connue dans la répression des manifestations dans la région. Il a joué un rôle clé dans la suppression des protestations des habitants de Bouchar à la fin de l’année 2022, qui ont éclaté après l’assassinat de la jeune Kurde Mahsa Amini par la police des “mœurs” iranienne à Téhéran.
Ce changement de direction intervient après que le colonel des Gardiens de la révolution islamique, Nazar Nozari, ait occupé le poste de commandant de l’unité de répression des manifestations à Bouchar. Nozari a joué un rôle important dans la répression des habitants de Bouchar et des villes environnantes lors des manifestations de janvier 2017 et de novembre 2019.
La direction actuelle de l’unité spéciale de Bouchar comprend, en plus de Jamshidi Nejad, le colonel des Gardiens de la révolution Mehrdad Soleimani, en tant que commandant adjoint, et le major des Gardiens de la révolution Yasser Mohammadi, en tant que coordinateur adjoint.
L’utilisation de l’unité pour réprimer d’autres manifestations
Cette unité a été mobilisée pour réprimer les vastes manifestations des travailleurs de la ville d’Asalouyeh lors des protestations qui ont suivi la mort de Mahsa Amini. Elle a également été utilisée pour écraser les manifestations des habitants de la province de Fars en novembre 2019.
Ces changements de direction interviennent dans un contexte de tensions croissantes en Ahwaz, alors que les Ahwazis commémorent l’anniversaire de l’occupation de leur territoire en 1925 par le régime du Chah. La région connaît des manifestations récurrentes dénonçant la marginalisation et la discrimination exercées par le régime iranien contre le peuple ahwazi.
Ces changements à la tête de l’unité de répression suscitent des inquiétudes quant à une utilisation excessive de la force contre les manifestants pacifiques, comme cela s’est produit lors des précédents mouvements de protestation.
De nombreuses organisations de défense des droits de l’homme ont appelé à une enquête indépendante sur les violations commises par les forces de sécurité iraniennes lors des manifestations passées et à la traduction en justice des responsables de ces abus.